Pourquoi parle-t-on d’équivalent tonne CO2 ?

Quand on parle du changement climatique et de la nécessité de limiter le réchauffement de l’atmosphère et les émissions de gaz à effet de serre, on entend souvent parler de « tonne équivalent CO₂ ».

Mais est-ce qu’on sait réellement à quoi ça correspond ? Et en quoi les arbres ont-ils un rapport avec tout ça ? On va essayer de vous expliquer de la manière la plus simple possible.

Qu’est-ce que l’émission en équivalent CO2 ?

« L’émission en équivalent CO₂ est la quantité émise de dioxyde de carbone (CO₂) qui provoquerait le même forçage radiatif intégré, pour un horizon temporel donné, qu’une quantité émise d’un seul ou de plusieurs gaz à effet de serre. »

Définition donnée par le GIEC

Vous non plus vous avez rien compris ? La première fois qu’on a lu cette phrase on a eu un peu de mal aussi pas de panique. Pour faire simple, quand on calcule l’émission en équivalent CO₂ d’un gaz a effet de serre, on calcule combien il aurait fallu de CO₂ pour obtenir le même niveau d’effet de serre.

Parce que oui, on nous parle des gaz à effet de serre (aussi appelés GES) de façon générale mais en réalité ils n’ont pas tous le même effet. Chacun a des propriétés différentes, notamment en ce qui concerne leur temps de résidence.

Mais d’ailleurs, c’est quoi exactement l’effet de serre ?

L’effet de serre, à l’origine, c’est un phénomène naturel sans lequel la vie sur Terre ne serait pas possible. En effet, c’est le processus par lequel les gaz de l’atmosphère absorbent la chaleur émise par le soleil et l’emprisonnent, provoquant une augmentation de la température. Comme dans une serre au final, d’où son nom. Aujourd’hui, par extension, l’expression « effet de serre » désigne aussi l’augmentation déraisonnée de l’effet de serre naturel. Et, vous l’aurez compris, c’est cette augmentation déraisonnée qui est à l’origine du réchauffement climatique. On parle alors d’effet de serre additionnel.

Les différents gaz à effet de serre et l’équivalent tonne CO2

L’équivalent tonne CO₂ a été inventé parce qu’il est difficile de comparer les différents GES. Chacun d’entre eux a deux caractéristiques distinctives :

• son temps de résidence
• son forçage radiatif

Le temps de résidence, c’est le temps que le gaz en question va rester dans l’atmosphère. C’est le temps qu’il faut à une quantité de gaz donnée pour sortir naturellement de l’atmosphère. Et comme les gaz ne disparaissent pas du jour au lendemain de l’atmosphère, leur potentiel de contribution à l’effet de serre diminue dans le temps.

Le forçage radiatif c’est une notion un peu plus complexe qui nous fait revenir à la définition même de ce qu’est un gaz à effet de serre et au fonctionnement de l’atmosphère. Dans un premier temps, le soleil émet de la chaleur et cette chaleur traverse l’atmosphère et atteint la Terre. Par la suite, la Terre reflète cette chaleur sous la forme de rayons infrarouges. Alors, les gaz présents dans l’atmosphère capturent une partie de ces rayonnements et limitent donc leur évacuation hors de l’atmosphère. Pour résumer, le forçage radiatif, c’est la différence entre les émissions de chaleur entrantes et les émissions de chaleur sortantes d’un système climatique. Ce forçage radiatif, s’il est positif, la chaleur du système augmente, s’il est négatif elle diminue. Et tous les GES n’ont pas la même capacité à retenir les rayons infrarouges, donc pas tous le même niveau de forçage radiatif.

Comparer les gaz à effet de serre

À partir de ces deux caractéristiques, les scientifiques ont établi le calcul du PRG : le Pouvoir de Réchauffement Global (en anglais vous pouvez dire GWP pour Global Warning Potential). Le PRG d’un GES (si vous avez suivi, c’est le pouvoir de réchauffement global d’un gaz à effet de serre), c’est son forçage radiatif sur 100 ans comparé à celui du CO₂ sur la même durée. Deux questions se posent :

D’abord, pourquoi sur une durée de 100 ans ? Parce que comme nous vous le disions les GES n’ont pas tous le même temps de résidence, alors il est plus simple de les comparer sur une même durée. Mais aussi parce qu’un siècle c’est une notion que tout le monde, scientifique ou non, peut se représenter facilement.

Et ensuite, pourquoi comparer au CO₂ et pas à un autre GES ? Parce qu’aujourd’hui les scientifiques considèrent que c’est le gaz à effet de serre qui est le plus responsable de l’effet de serre additionnel. D’une part car son temps de résidence est très long mais aussi car c’est celui que l’on émet le plus de manière non naturelle (en lien avec les activités humaines). Ainsi, par convention, le CO₂ a un PRG de 1. On revient donc a notre notion d’équivalent CO₂.

Ce tableau veut simplement dire que, le méthane à un pouvoir de réchauffement global 25 fois supérieur à celui du CO₂. Cela veut dire que si a un instant T on émettait une tonne de méthane dans l’atmosphère, d’ici un siècle, cela aurait le même effet que si on avait émis 25 tonnes de CO₂. En conclusion, on peut dire qu’une tonne de méthane émet donc 25 tonnes équivalent CO₂.

Et le GIEC dans tout ça ?

On vous en parle depuis le début, le GIEC c’est le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du climat. C’est effectivement un organisme intergouvernemental constitué de sommités scientifiques qui sont chargées d’identifier les causes et les conséquences du réchauffement climatique et d’évaluer sa portée à court et long terme.

Planter des arbres pour limiter le réchauffement climatique ?

Planter des arbres n’est probablement pas la solution miracle pour limiter le réchauffement climatique. En revanche, ça ne peut pas faire de mal puisque les arbres ne nourrissent en quelque sorte du CO₂. En effet, c’est le principe de la photosynthèse : les arbres absorbent le CO₂ et le transforment en glucides qui vont se déplacer des feuilles aux racines à l’aide de la sève. Alors planter un arbre comme cadeau vous permettra de compenser un peu votre empreinte carbone tout en ayant le cadeau le plus original de tous.