Non, couper des arbres n’est pas un gros mot ! Ni forcément synonyme de “destruction de la forêt et de tout son écosystème”. On sait, c’est un peu contre-intuitif mais c’est pourtant bien vrai. Ne vous en faites pas on va vous expliquer pourquoi la coupe des arbres est parfois bénéfique pour la forêt.
La première chose à connaître pour comprendre, c’est les différents types de coupe qui existent. Car les forestiers et sylviculteurs ne coupent pas les arbres sans respecter un plan d’aménagement forestier. Le choix du type de coupe dépend donc du plan d’aménagement mais également de la raison pour laquelle ce bois est coupé.
Les différents types de coupe du bois
On distingue 4 types de coupe en sylviculture :
- la coupe rase
- la coupe avec rétention
- la coupe progressive de régénération
- la coupe de jardinage
La coupe rase
Comme son nom l’indique assez bien, la coupe rase est la plus radicale des méthodes de coupe des arbres. Il s’agit purement et simplement de couper tous les arbres d’une parcelles de plantation. Il y a différentes raisons pour lesquelles ce type de coupe est pratiqué. En effet cela peut-être dans une logique économique d’utilisation du bois. Mais la coupe rase est également pratiquée lorsque la totalité d’une forêt est atteinte d’une maladie ou d’un parasite. Enfin, on peut la pratiquer lorsque les essences présentes ne sont pas adaptées au sol et que le plan d’aménagement forestier prévoit d’autres essences.
Par exemple, au milieu du 20ème siècle, de nombreuses parcelles ont été entièrement recouvertes de résineux. Et ce sans que les propriétaires ne prennent le temps d’étudier les sols. Les résineux sont des arbres qui poussent en moyenne deux fois plus vite que les feuillus. Ces plantations étaient fortement encouragées par le gouvernement dans une logique économique d’après-guerre. Aujourd’hui, pour assurer la pérennité des sols, il est souvent nécessaire de procéder à une coupe rase sur ces parcelles pour implanter des essences autochtones et donc plus adaptées aux sols et au climat.
La coupe avec rétention
Pour ce qui est de la coupe avec rétention, les forestiers procèdent à une coupe partielle de la forêt. C’est-à-dire qu’ils vont couper totalement une partie des arbres de la parcelles mais laisser les autres tels quels. La rétention, le fait de garder les arbres, peut se faire sur différents types d’arbres. Par exemple on va parler de coupe avec rétention des semenciers quand on garde sur pied une partie des arbres reproducteurs pour ensemencer le reste de la parcelle.
En coupant une partie des arbres, on va donc favoriser l’entrée de la lumière dans la forêt et donc la croissance en hauteur et en diamètre des arbres restants. En revanche, les coupes avec rétention ont, comme les coupes rases, un impact certain sur l’écosystème forestier. Notamment sur la faune puisqu’elles éliminent (temporairement ou durablement) tout ou partie de leur abris.
La coupe progressive de régénération
Lors d’une coupe progressive de régénération, le but est de couper uniquement les arbres les plus matures pour, une fois de plus, apporter de la lumière aux plus jeunes. En coupant des arbres plus âgés on s’assure de deux aspects essentiels :
- le bois récolté pourra être utilisé dans notre quotidien
- avant d’être coupés, ces arbres ont eu le temps de donner à la forêt des semis naturels
C’est précisément dans l’intérêt des arbres issus de ces semis qu’est pratiqué ce type de coupe du bois. Des coupes progressive de régénération successives permettent ainsi un renouvellement complet de la parcelle forestière. Celles-ci doivent toutefois être espacées de plusieurs années afin que les arbres à couper soient réellement matures.
La coupe de jardinage
La coupe de jardinage permet d’équilibrer la répartition des arbres dans une forêt. Ceux-ci sont classés par tranche d’âge, on parle d’ailleurs de classes d’âge. Avec les coupe de jardinage, on s’assure d’optimiser l’accès à la lumière et au différentes ressources de chacune de ces classes d’âge. Ainsi, les forestiers obtiennent une meilleure densité de la forêt, ce qui permet une meilleure production, accélère la croissance des arbres et diminue le taux de mortalité. Dans le cas d’une coupe de jardinage, le sylviculteur choisira entre une coupe par arbre identifiés, ou par groupe d’individus.
En bref, couper des arbres en procédant à une coupe de jardinage, permet d’imiter au mieux le développement naturel d’une forêt tout en maximisant son taux de production.
Pourquoi couper les arbres ?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles couper du bois dans la mesure ou celui-ci à plusieurs utilisations :
- le bois d’énergie (chauffage, biocarburants, charbon etc.)
- le bois de construction pour les charpentes notamment
- le bois d’emballage (pour les palettes de transports et les cagettes de fruits et légumes)
- le bois d’ameublement
- le bois de l’industrie papetière
L’impact environnemental de la coupe des arbres
On pourrait se dire que si l’on coupe trop de bois, on va finir par totalement épuiser les forêts et les faire disparaitre. En réalité, un rapport de l’ONF (l’Office National des Forêts) montre que chaque année, la quantité de bois prélevée est inférieur à l’accroissement de la forêt française. Cela signifie que on utilise finalement moins de bois que ce qui est produit.
En effet, l’accroissement forestier annuel est estimé à 90 millions de mètres cubes, tandis que les prélèvements représentent approximativement 55 millions de mètres cubes. Cet accroissement forestier est en partie naturel et en partie facilité par la coupe des arbres et les nouvelles plantations initiées par l’Homme.